HISTORIQUE

An Namnediz est né au sein du Cercle Breton de Nantes. C’était en 1960. En fin d’année, nous organisions une fête entre nous et chacun devait présenter une animation. Avec Henri Landreau qui était professeur de guitare, et ma sœur Gwenola qui chantait déjà au Cercle, nous avons constitué un trio dans lequel je jouais de la flûte à bec. La chose plut à tous et nous avons, alors, décidé de creuser la formule.

Au début, certains nous appelaient ironiquement « Ar berrloereier gwenn-ha-du », « Les Chaussettes Noires… et Blanches », par référence à un groupe à la mode de l’époque. Nous délaissions la veuze et la bombarde pour la guitare et la flûte, et cet échange ne pouvait manquer de choquer certains « folkloristes ». Au départ, nous cherchions avant tout à faire danser dans le style de chaque pays, mais selon un mode nouveau d’expression fourni par des instruments aux registres plus larges. Par la suite, nous avons songé à constituer un groupe vocal et instrumental, qui s’est étoffé petit à petit. En 1964, nous quittions notre « association-mère », creuset où nous avions trouvé les conditions de notre genèse, car les cercles celtiques, même les meilleures, comme celui-là, mènent à tout, à condition d’en sortir, et prenions le nom « AN NAMNEDIZ », en référence à nos lointains ancêtres armoricains. Habitant l’ancienne capitale de la Bretagne, par ce choix, nous voulions être la prolongation de ce passé qui nous a fait, illustrer l’ensemble de notre musique populaire et notamment
celle du Pays-Nantais. Comment, alors, ne pas vouloir se nommer dans la langue de nos pères, car « il faut, comme on dit _ selon la célèbre formule de Tanguy Malmanche_ aboyer avec le chien, hurler avec le loup et parler breton en Bretagne ».
La composition du groupe a varié dans le temps. Autour du trio initial sont venus s’ajouter Luk Thénaud, sonneur de bombarde et de flûte, Lionel Divard, batteur de bagad, et Yvon Rivoal, bassiste professionnel connu sous le nom de métier d’Yves Armand. Par la suite, les deux derniers ont quitté le groupe et Ifig Poho, de sonneur qu’il était, s’est mis à la basse. Ce fut la composition définitive du groupe:

de gauche à droite :

- Ifig POHO    basse, flûte, guimbarde
- Tugdual KALVEZ flûte, chant, guitare accompagnement, guimbarde
- Henri LANDREAU guitare solo et 12 cordes, chant, tambourin
- Luk THÉNAUD flûte, banjo, harmonica, guimbarde
- Gwenola KALVEZ chant

Direction  

Henri LANDREAU
& Tugdual KALVEZ


An Namnediz s’est produit un peu partout en Bretagne, jusqu’en 1973. En pays-Nantais d’abord, puis, au-delà après 1964: Redon, Vannes, Pontivy, Spezet, Rennes, Lamballe, aux Fêtes de Cornouailles de Quimper plusieurs fois (fest-noz, danse des mille, concert), et même Paris (Les Lilas)… Nous avons participé à des émissions de radio de l’O.R.T.F. (studios de Nantes et Rennes), sans oublier Radio Cologne, ainsi qu’aux émissions de Charlez Ar Gall régulièrement sur Roazon Breizh… Nous avons étés filmés par FR3 à Menez Kamm et étés invités à aller jouer à Killarney, en Irlande, etc.

Après 1973, il nous a été difficile de nous réunir, en raison de notre dispersion géographique de Rezé à Vannes et Commanna, voire Gwenola en Malaisie ! Nous avons, toutefois, participé  au Festival de musique bretonne organisé au château des Ducs de Bretagne, à Nantes, en septembre 1975, à l’occasion de la dissolution de Kouerien Sant-Yann, enfants spirituels de notre groupe, et, en juin 1984, à Nort-sur-Erdre, aux Rencontres intitulées « Vingt ans après AN NAMNEDIZ »…

An Namnediz a eu une influence reconnue sur l’évolution de la musique populaire bretonne et, notamment l’éclosion de quantité de groupes de type folk-song dans les années 70. Polig Montjarret qui a relancé la musique bretonne au XXe siècle, le reconnaît et il a pu écrire : « Ce que les Namnediz ont fait s’inscrit dans le temps comme la pose d’une première pierre d’un vaste chantier ». Ils furent des précurseurs, les premiers, par exemple, à enregistrer le fameux "Tri martolod yaouank". Le présent disque est un écho de la voie riche et infinie qu’ils ont ouverte.

                                                                                                          Tugdual KALVEZ